Des Hommes et des Dieux qui méritent leurs majuscules

Publié le par MH

Il serait assez convenu de dire que j'ai ADORE Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, tant les media encensent depuis quelques semaines le Grand Prix du Festival de Cannes. Alors non je n'ai pas "aimé" ce film, parce que regarder pendant deux heures 7 moines prier, chanter, manger, s'occuper du jardin, ce n'est pas exactement mon truc. Mais j'ai été profondément touchée par l'humanité de ces hommes et le message de paix qu'ils délivrent. 


Le pitch (pour ceux qui vivent dans une grotte depuis un mois)

De leur monastère perché dans l'Atlas en Algérie, sept moines vivent paisiblement avec les habitants du village qu'ils surplombent. Musulmans et chrétiens forment une communauté au sein de laquelle ils partagent moments de bonheur et discussions désabusées sur la guerre civile qui pointe son nez dans les grandes villes. 

Un matin, le "terrorisme" entre dans leurs vies par le meurtre (sanglant) d'ouvriers croates qui travaillaient à quelques kilomètres. Le Frère Christian, responsable du Monastère, refuse la protection offerte par la police d'Etat, qu'il dit corrompue. Par ce refus, il s'engage sur le chemin de la mort et entraîne ses frères avec lui. 


 

 

 

Un film réservé aux quatre agrégés du fond de la salle ? 

Des Hommes et des Dieux est un film très particulier qui dépeint la vie de moines qui est, par nature, empreinte de recueillement et de silence : il n'y a donc rien à voir sur 90% du film, servi par ailleurs par des acteurs troublants de sincérité. Peut-être que c'est aussi pour ça que ce film a tant séduit les critiques, le calme et la lenteur sont si rares qu'elles sont désormais un luxe (surtout dans les milieux bobos parisiens pour qui ne rien faire est le must du hype). Oui mais pour le spectateur dans la salle, les plans fixes sur sept moines qui étudient la Bible et le Coran, ça peut parfois être long. 


Mais tout les psaumes et les soutanes ne sont que le décor. Le coeur du film est ailleurs. Il tient pour moi dans une lettre. Une lettre écrite par le Frère Christian quelques temps avant cette nuit où il sera enlevé avec ses compagnons. Celle qui appelle à ne pas prendre sa mort pour illustration d'un danger algérien et à se souvenir que l'Algérie est le corps dont l'Islam est l'âme. Celle qu'il conclut par un message à son meurtrier, rappelant qu'ils se retrouveraient un jour près de Dieu, "notre père à tous deux". 

A méditer. 

 

Tout savoir sur le film en cliquant ici

Et mes autres films sont .

Publié dans Le film de la semaine

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article